Ce voyage commence comme les belles histoires par, il était une fois …
Il était une fois deux compagnons Cédric Ouary et Yann Audrain
liés par la naissance qui ont fait un rêve. Le rêve de la Reine Noire. De
lointains ancêtres leur avait conté son histoire. Elle était venue du fond des
âges. De si loin que seules quelques traces subsistaient de son passé :
dessinées sur les parois des cavernes, à l’intérieur des cartouches
hiéroglyphes, incluses dans l’ambre de la baltique, pétrifiées dans les roches,
ou sur quelques bijoux façonnés d’or.
Ils se sont mis en quête de retrouver ce
trésor précieux à leur coeur. Durant des années, ils ont parcouru la lande bretonne,
traversé l’océan à la recherche du sanctuaire.
Dans la maison d’Ouessant, au bout du monde, ils l’ont enfin
aperçue.
Belle dans sa robe d’ébène, richement brodée de fils d’or, elle
règne sur sa colonie. Nourrie du nectar des bruyères qui courent sur cette
terre battue par les vents, forgée par les embruns de l’océan, elle est le
dernier témoin d’une longue lignée.
Que s’est il passé ?
A l’aide de Lionel
Garnery, généticien et évolutionniste, maître de conférence, président de la
Fedcan (fédération européenne des conservatoires de l’abeille noire), ils ont
remonté le fil de son histoire.
Lionel Garnery |
Lionel Garnery leur parle de la biodiversité de l’abeille : une
espèce qui a une aire de répartition naturelle qui couvre l’ensemble de
l’Europe, de l’Afrique en passant par le Proche-Orient. L’espèce Apis est
différenciée en 26, 29 races géographiques. En Europe il y en a 13. Beaucoup
sont situées sur les îles, et les autres sont réparties un peu partout en
Europe.
Celle qui les intéresse est Apis mellifera mellifera qui se trouve
depuis les Pyrénées jusqu’à la Scandinavie. Ces races ne sont pas là par hasard.
Elles se sont adaptées aux différents climats : méditerranéen, océanique,
continental…
Ces caractères d’adaptation sont
essentiels. C’est pour cela qu’il y a une diversité naturelle aussi
importante chez l’abeille.
Ruttner fut le premier à démontrer la répartition des races en
quatre grandes lignées évolutives : la lignée Ouest Méditerranéenne (où se
trouve l’abeille mellifera) de la péninsule ibérique, toute l’Europe de l’Ouest
et l’Europe du Nord; la lignée Nord Méditerranéenne située dans une enclave à
l’Est de l’arc alpin et au Sud de l’arc alpin et des Carpates avec les races
ligustica, carnica et cecropia; la lignée africaine Afrique et Proche Orient;
et la lignée Orientale aussi appelée caucasienne (race caucasica).
Lionel Garnery raconte le scénario de
l’évolution de l’espèce. (conférence)
« Il
y a 20 millions d’années, l’Europe est vierge d’abeille. A partir d’un centre
de dispersion situé probablement au Proche Orient , il y a une première
colonisation de l’Europe qui passe au Nord des chaînes de montagnes par les
plaines d’Ukraine, puis la Pologne, l’Allemagne, la France. Cette colonisation
s’installe, il y a environ 1 million d’années, dans les régions tempérées de
l’Europe. Les abeilles vivent ainsi. Puis, une première glaciation survient il
y a 300 000 ans. Les glaciers sont arrivés jusqu’aux côtes de l’Angleterre. Une
zone de toundra s’est mise en place au Sud de cette zone rendant impossible la
vie aux abeilles. Pendant cette période de glaciation, elles se sont réfugiées
sur deux zones de refuge : ibérique (au
Sud de la France, en Espagne), et oriental (au Proche Orient et au Caucase).
Suit une
période de réchauffement. Les abeilles re-colonisent l’aire de distribution
avec une petite différence par rapport à l’origine : une barrière s’est
probablement levée donnant par la suite la lignée Nord Méditerranéenne.
Puis il y
a 20 000 ans, survient une nouvelle glaciation moins importante. Les abeilles
du Nord périrent. Les autres vont se réfugier dans les deux refuges précédents
ibérique et orientale ainsi que deux nouveaux : l’un dans la péninsule grecque
(lignée purement Nord Méditerranéenne) et l’autre italien (avec un mélange avec
les abeilles de la lignée Ouest donnant l’abeille italienne).
Avec le
réchauffement, les abeilles colonisent de nouveau les territoires mettant en
place les races actuelles. Il y a des races de refuge, et des races d’effet de
fondation, de colonisation. Apis mellifera mellifera est typiquement une
abeille de colonisation. Il y a une adaptation progressive au climat tempéré
froid. Des différences d’adaptations écologiques, de comportements entre races,
et à l’intérieur de certaines races sont observées. Dans certaines régions des
écotypes se mettent en place et montrent des adaptations à des zones géographiques ».
La reine noire est là, tout près peut-être, en sommeil dans
quelques vallons. Cédric Ouary et Yann Audrain sont déterminés à vouloir agir.
Agir pour l’abeille noire.
Armés de volonté, ils cherchent sur leurs
terres d’origine les dernières souches survivantes à la disgrâce ambiante… « Agressive,
non productive et essaimeuse » entendent ils. Partout le même discours,
tout sauf la noire. « Trop de caractère, elle pique ! » Oui c’est une
abeille pas un vers à soie…
Ils créent dans un premier temps un blog abeillenoire44, www.abeillenoire44.fr pour expliquer et
témoigner de leurs pratiques apicoles. Ils fédèrent ainsi autour deux un
cercles d’apiculteurs et d’apicultrices. Ils mettent à disposition d’un
syndicat apicole (Unapla) http://unapla.org/ leurs connaissances. Ils proposent de faire découvrir
aux futurs apiculteurs et apicultrices en formation, la biodiversité de
l’abeille en enrichissant les ruchers écoles d’abeilles noires.
Vient alors le temps de poser la première pierre de
l’ambitieux projet de préservation de l’abeille noire. Yann Audrain et Cédric
Ouary fondent une association.
Abeille Noire Atlantique est née le 1
mars 2019.
Ils sont neuf : Christian, Laurence, Yann, Claude, Cédric, Yannick,
Martine, Michel, et Patrick.
Ils veulent rassembler des apiculteurs et
des apicultrices
volontaires engagés pour la préservation de l'abeille noire.
Les
premiers échantillons d’abeilles sont envoyé au CNRS à Gif sur Yvette pour
analyses.
Après le solstice d’automne, les conservatoires d’abeilles
noires se rencontrent.
Ils viennent d’îles-de-France (Canif), de la lointaine Savoie
(ceta), d’Auvergne (Canec), des Cévennes (l’Arbre aux abeilles), des îles
Ouessant, Groix, Belle-île, d’Ardèche (Boutières), des Ardennes et de l’Orne.
Cette année, c’est le conservatoire de Belle-île-en-Mer
APCANBI qui reçoit.
Nous sommes très honorés et fiers de pouvoir partager ces
riches moments. Nous avons préparé ce rendez-vous avec beaucoup d’enthousiasme
et de fébrilité. Nous avons conçu flyers, bâche, et tenues pour offrir aux
visiteurs une visibilité sur notre jeune association.
Raymond Daman |
Cédric a réalisé un montage vidéo lors de sa visite à Raymond
Daman, du conservatoire de l’Orne dans le Perche.
Raymond, c’est un peu notre parrain de coeur! Il est
absolument charmant. Il ne porte presque jamais sa combinaison apicole. C’est
vraiment un accessoire pour lui, un contre argument pour tous les détracteurs
de l’abeille noire qui la disent agressive !!!
Avec sa crinière blanche, C’est Raymond le Magnifique.
Jean Claude Guenneteau |
Nous remercions mille fois Jean Claude de nous avoir invité.
Grâce à lui, nous avons ressenti de la reconnaissance pour notre travail. Nous
avons goûté à sa bienveillance
et à son empathie pour notre cheminement. Le
fort sentiment d’entraide qui règne au sein de la Fedcan rassure nos craintes
et renforce notre courage. Et du courage, il en faut pour emprunter cette voie.
« La voie du milieu » tempère Yves Elie Laurent.
Nous avons rempli à ras bord nos paniers d’informations,
glanant de ci de là de précieux renseignements. Pêle mêle voici quelques uns
d’une longue liste :
Merci à Noël Mallet président du conservatoire de Combrailles
(Auvergne) pour son texte afin de préserver l’espace communal.
Merci à Quentin Le Guillou apiculteur pro bellilois de nous
avoir régalé de pains d’abeille, de miel de Bruyère et d’Hydromel.
Merci à Yves Elie Laurent président du conservatoire des
Cévennes pour ces précieux renseignements sur les semences des plantes
mellifères pérennes.
Merci à tous de nous avoir permis de goûter à la diversité
des miels. Certains, s’en sont particulièrement délectés !
Le miel de pissenlits d’Auvergne avait un sérieux goût de
reviens s‘y !
Quant à l’hydromel, cela restera entre nous ….
travaillé sans relâche au bien-être des invités. Ils ont placé la barre très haut !
L’assoiffé de Pilou est encore en mémoire de notre palais !
Les Bellilois ont eu à cœur de nous faire visiter les
merveilles de leur île, si paisible et romantique en
Les
enfants des écoles nous ont offert un joli conte à écouter et à chanter.
Nous avons eu une grande
frayeur en apprenant que le chercheur Lionel Garnery était souffrant, au point
de ne pas pouvoir se déplacer.
Finalement, une solution numérique lui a permis
d’être présent à Belle-île.
Que dit notre présence à la fête de l’abeille noire ?
Puis est venu le temps de la table ronde.
❤️Un
très grand merci à toute la formidable équipe des bénévoles APCANBI ❤️
Nous nous posons de nombreuses questions. Nous nous sentons
encore à l’étape de nymphe, en mâturation.
Sommes nous prêt à franchir le pas pour nous constituer en
conservatoire ?
Philippe Ruchat et Raymond Daman n’ont aucun doute, et nous y
incitent chaleureusement.
Cédric Ouary et Yann Audrain |
Que dit notre présence à la fête de l’abeille noire ?
Qu’est ce que nous voulons pour l’abeille noire en
Loire-Atlantique ?
Les conférences proposées par l’équipe de Jean Claude Guenneteau,
les multiples moments où nous avons pu échanger, ont apporté beaucoup
d’éléments à notre réflexion.
Pourquoi préserver l’abeille noire ?
Pourquoi la faire disparaitre ?…
Qu'est ce qu’un conservatoire ?
Quelle est sa mission ?
Lionel Garnery explique que la
structuration des races d’abeille est en relation avec les adaptations acquises
au fil de l’histoire évolutive de l’espèce. Un des problèmes actuels est la
tendance à eugéniser cette diversité. Il résulte des déséquilibres de
l’écosystème, moins riche en diversité.
Il évoque de multiples facteurs :
-
l’évolution du climat et les dérèglements
climatiques
-
l’agriculture intensive
-
la pollution industrielle
-
la pollution agricole (pesticides)
-
la mondialisation avec des mouvements d’espèces volontaires,
ou involontaires
-
les espèces invasives : varroa, nosema, Aethina,
les agents infectieux, les virus associés
-
les pratiques apicoles, la transhumance
Lionel Garnery souligne la confusion entre biodiversité et agro
diversité, c’est à dire la diversité utile à l’agronomie et aux productions.
Le filtre de la sélection naturelle éliminait une partie des
populations dont les combinaisons de gènes n’entrainaient pas de bonnes
adaptations au milieu.
amnésique, et affaiblie
Les pratiques apicoles, l’importation
massive de reines, l’hybridation provoquée pour rechercher l’hétérosis, ont
contribué à créer l’effet d’homogénéisation de l’ensemble des populations. Ce
facteur associé aux facteurs précédemment cités contribue au déclin des
abeilles, à leur affaiblissement. Les apiculteurs compensent ce manque d’adaptation
au milieu par l’entretien artificiel des colonies. L’ entretien artificiel des
colonies se traduit par l’augmentation du nourrissage au sirop, au candi, et la
production d’un miel parfois frelaté.
La dynamique naturelle de l’abeille n’est plus respectée.
« Il est grand temps de faire
quelque chose si on veut conserver encore notre abeille noire »,
déclare t’il.
Il faut trouver un consensus dans la gestion
globale des populations d’abeilles.
Le consensus se fera par l’intermédiaire des
zones conservatoires. Ces zones permettront de conserver de la diversité pour
pouvoir servir de réservoir de gènes.
Les conservatoires doivent avoir un double usage.
☞ Les conservatoires sont des réservoirs de
biodiversité.
Ils sont là pour assurer le maintien d’un
niveau de variabilité suffisant à la survie naturelle : c’est à dire empêcher
la domestication définitive de l’espèce. Ce qui pourrait être le pire chez
l’abeille c’est qu’elle devienne le vers à soie des insectes, qu’elles soient
totalement entretenues de manière artificielle dans des élevages.
Ils doivent avoir un cahier des charges
avec des objectifs précis, et également un cahier de bonnes pratiques.
☞ Les conservatoires sont des réservoirs
d’Agro diversité
Les conservatoires doivent suivre et enregistrer les
performances des colonies de manière à pouvoir servir de réservoir de gènes
pour l’apiculture : faire un tri des colonies intéressantes.
La multiplication et la sélection de ces souches n’est pas du
ressort du conservatoire mais de
l’apiculture professionnelle.
Compte tenu de la situation actuelle de l’hybridation à
l’échelle nationale, il est important de réaliser des études d’impacts dans les
espaces naturels pour caractériser l’état des populations.
L’étape la plus importante et la plus difficile est celle du
maintient de la diversité locale.
Les conservatoires ont de plus en plus de mal à conserver
de manière
relativement pure leurs abeilles noires.
Ce constat est lié à l’absence de respect
pour ces zones, et à l’absence de réglementation pour ces zones.
Si les conservatoires n’arrivent pas à
entretenir les zones, ils seront dans l’incapacité de répertorier les capacités
apicoles des colonies et par conséquent ne pourront pas fournir de souches à
l’apiculture professionnelle qui seraient intéressantes pour eux.
La zone conservatoire
La zone coeur d’un
conservatoire est un cercle de 3 km sur la carte, étendue à 7 km pour la zone
dite tampon. Cela représente une surface protégée d’environ 150 km2 ( pi x r2).
Cette zone assure un périmètre de mise à
distance de colonies d’élevages issues d’autres lignées évolutives. Présenté
ainsi, c’est un timbre poste à l’échelle d’un territoire.
Alors
pourquoi est-ce si compliqué de respecter un timbre poste ?
Vincent Canova du conservatoire ardéchois en
sait quelque chose. La situation de l’abeille noire des Boutières est l’objet
de toutes les préoccupations au sein de la Fedcan.
Il est en péril, pour le sauver il va
falloir reconstituer le cheptel.
Lionel Garnery est en colère. Il tempête
contre les multiples diffamations et comportements irrespectueux.
« Il est facile de dire que les conservatoires
sont inefficaces lorsque sont introduites dans les zones conservatoires :
-
des colonies d’origine incertaine de manière
inconsciente par manque de formation. Les formations apicoles ne forment pas
les futurs apiculteurs à l’existence de races naturelles, à la biodiversité.
-
des colonies volontairement et en toute conscience
pour rechercher de nouvelles ressources économiques en particulier dans les
espaces naturels.
-
des colonies pour faire féconder les reines par des mâles
noires pour bénéficier de l’effet d’hétérosis.
-
des colonies pour nuire aux conservatoires de manière
à ce que l’on soit inefficace, et nous le reprocher ensuite dans les
éditoriaux ».
Un conservatoire, c’est un défi
Il faut une concertation au départ
pour la mise en place d’un conservatoire avec de nombreux interlocuteurs :
dialogues et
concertations
-
les apiculteurs de loisir présents sur le
territoire.
-
les apiculteurs professionnels sur place, et
ceux qui transhument.
-
les syndicats de professionnels
-
les propriétaires qui accueillent les ruches sur
leur terrain
-
les associations engagées dans la préservation
de l’environnement
-
les collectivités locales et régionales
-
les zones protégées, zones sensibles
-
les paysans
Il va falloir prévoir quelques 🍸
d’hydromel ! et des pots de miel !
associer les pouvoirs politiques et publiques
La sensibilisation doit se poursuivre auprès des communes
limitrophes du conservatoire pour empêcher l’installation de futures colonies
d’espèces différentes.
Les conservatoires de Belle-île, Groix, et Ouessant bénéficient
d’arrêtés municipaux interdisants l’importation de ruchers.
Le conservatoire de Combrailles a écrit et diffusé un arrêté
municipal intitulé « arrêté relatif à l’introduction d’abeilles sur le
territoire communal ». Il a été voté par 8 communes. La maîtrise du
foncier est une sécurité.
Les apiculteurs de l’île d’Oléron (Cano) ont déjà intégré ce
facteur de réussite pour l’avenir de leur futur conservatoire. Ils ont le
soutien des maires, et de la communauté de commune, qui étaient présents à la
fête.
trouver le financement
Le financement des études génétiques constitue la plus grosse
part du budget.
Un test complet coûte environ 31€ TTC l’abeille. Le défi
financier consiste à trouver des aides, des subventions. Un conservatoire
n’ayant pas de « valeur marchande », il faut faire appel à la
philanthropie, à l’humanisme, à la valeur ajoutée, aux bienfaits communs …
ressources environnementales
La colonie est intimement liée à son
environnement pour rythmer sa ponte et sa capacité de couvaison. L’aptitude
à anticiper la saisonnalité tient à l’ancrage engrangé au fil du temps de
l’écotype à son territoire et à son climat.
Les ressources mellifères, l’eau, les pratiques agricoles sont
à répertorier autour de la zone conservatoire. Les paysans du territoire sont
des atouts, des alliés à ménager. Souvenez-vous, de la voie du milieu d’Yves
Elie…
l’éveil des consciences
Sensibiliser les citoyens à plus de respect pour le vivant, aux
écosystèmes, à la biodiversité. L’abeille est un bien commun au service de la
nature et des humains.
L’apiculteur n’est pas un éleveur de « bétail ailé ». Il doit
cesser d’exploiter l’abeille, la domestiquer.
La zone conservatoire permet à l’abeille un retour à l’état
presque sauvage ou l’essaimage naturel n’est pas une fatalité, la production de
miel un cadeau pas un tiroir-caisse, la marchandisation des reines et leurs
divers traitements une aberration au plus une maltraitance.
Le rêve de la Reine Noire, déjà bien teinté de nuances de gris,
plonge subitement dans des profondeurs cauchemardesques. Ce n’est plus le rêve
de la Reine noire ♛ mais celui de la Veuve noire ☣☠.
Le bal des vampires est ouvert avec la calamiteuse propagation
du frelon asiatique sur le territoire français. La mondialisation, le transfert
de parasites opportunistes d’une zone à l’autre, la marchandisation du vivant,
le silence coupable sur des pratiques apicoles indignes, sont évoqués tour à
tour.
La conférence de Monique L’Hostis vétérinaire, sur les dangers
sanitaires, n’éveille pas en nous l’espérance d’un monde meilleur pour
l’abeille noire. Défilent devant nos yeux acariens, insectes, champignons,
protozoaires, bactéries, virus … Stop n’en jetez plus la coupe est pleine !
Gérard Arnold plombe l’ambiance avec l’évaluation des risques
des pesticides sur la santé des abeilles, et la nôtre par le fait…
Il nous suggère de lire « Et le monde devint
silencieux », « la fabrique du mensonge » de Stéphane Foucart.
Les membres des conservatoires présents, Pollinis, et Lionel
Garnery ont engagé une discussion sur nos projets : celui de l’île d’Oléron et
le nôtre.
Nous
prenons conscience que notre rêve n’est plus une chimère.
Il prend corps, nourri de l’expérience et du savoir d’apiculteurs
vénérables.
Le bateau du retour nous attend à quai. Il est temps de faire
nos bagages, de dire à chacun combien nous avons été heureux d’avoir pu
participer activement à cette fête de l’abeille noire.
Nous repartons plus
nombreux qu’à l’arrivée (un grand merci à Sandy et sa famille)… et plein de rêves, celui de
l’abeille noire qui …
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